Avec la multiplication des démarches électroniques et l’apparition de nouvelles taxes sur les visas partout dans le monde, l’inflation des frais de formalités internationales devient un vrai casse-tête pour les voyageurs et un enjeu sous-estimé dans le secteur du tourisme. Sébastien Couix, dirigeant de Visamundi, agence spécialisée dans l’accompagnement des démarches de visas, analyse les tendances et propose des pistes de solutions pour limiter les dégâts.
Une explosion silencieuse des coûts
Depuis 2024, le secteur du voyage constate une hausse continue des coûts liés aux visas et autorisations électroniques : « En moins de 2 ans, certaines destinations ont doublé leurs frais de traitement ou ajouté des taxes additionnelles sous prétexte de renforcer la sécurité ou de financer des plateformes numériques », explique Sébastien Couix. Des pays comme les États-Unis, le Cameroun ou l’Arabie Saoudite modifient chaque semestre leur grille tarifaire.
« Ce qui était une simple dépense administrative est devenu une variable influençant fortement le choix des voyageurs »
Sébastien Couix, PDG de Visamundi
L’apparition des systèmes de pré-autorisation (ETA pour le Royaume-Uni, ETIAS bientôt pour l’Europe, K-ETA pour la Corée du Sud) crée souvent des frais cachés : « Le coût affiché est rarement le coût réel. Il faut ajouter parfois des frais de service, des assurances obligatoires, et parfois des taxes locales à l’arrivée », souligne Sébastien Couix. Pour une famille qui voyage, l’écart financier avec les années précédentes dépasse parfois plusieurs centaines d’euros.
Des conséquences non-négligeables pour chaque voyage
Ce phénomène touche en priorité les voyageurs réguliers, touristes à l’étranger ou professionnels : « Les grandes tendances montrent que beaucoup d’Européens changent de destination ou réduisent la durée de leur séjour faute de pouvoir absorber tous ces frais supplémentaires », constate le dirigeant de Visamundi. Les agences sont en première ligne pour expliquer et anticiper ces coûts : « Nous avons multiplié les alertes pour nos clients afin d’éviter les mauvaises surprises au moment du paiement ou, pire, à l’arrivée sur place », précise-t-il. L’agence a par exemple motivé les clients à effectuer leur demande d’ESTA avant l’augementation des frais le 30 septembre dernier.
Le problème est aggravé par le manque de lisibilité des politiques tarifaires, qui varient selon le type de visa et l’origine du demandeur : « Les plateformes officielles ne sont pas toujours à jour, et il faut régulièrement réévaluer le budget du voyage pour éviter les problèmes », prévient Sébastien Couix.
Les enjeux pour les professionnels du secteur
L’inflation des frais de visas influence aussi le business travel et les séjours professionnels : « Dans certains secteurs, le budget administratif a triplé avec la digitalisation des procédures et la facturation d’options parfois inutiles », note Sébastien Couix. Les agences comme Visamundi jouent donc un rôle clé : « Notre mission consiste à simplifier, anticiper et négocier les frais pour garantir que le coût final soit conforme aux annonces », explique-t-il.
Cela oblige les agences à investir dans la veille réglementaire et à renforcer leur service d’accompagnement personnalisé. Certaines entreprises réduisent leur activité internationale ou choisissent d’externaliser les démarches pour limiter les impacts administratifs : « Les frais de visas sont devenus un poste de dépense stratégique, que ce soit pour le tourisme ou le business travel », conclut Sébastien Couix.
L’avenir : transparence et anticipation
Face à cette inflation, Sébastien Couix recommande la transparence : « Le meilleur conseil reste de s’informer en amont sur chaque pays et de comparer les coûts associés à la destination ». Visamundi propose à ses clients un outil pour se tenir au courant des derniers changements et faire en sorte que les professionnels donnent la bonne information à leurs clients : « Nous accompagnons les voyageurs vers les meilleures options en tenant compte des frais réels et en anticipant tous les coûts annexes », affirme-t-il.
Le secteur des visas ne peut plus faire l’économie d’une réflexion sur le coût des démarches, qui pèse de plus en plus sur le pouvoir d’achat des voyageurs comme sur la compétitivité des agences. En 2025, l’inflation administrative s’ajoute à l’inflation classique : il est temps de s’en préoccuper sérieusement.