Vous pensiez que l’inclinaison d’un siège d’avion faisait partie du minimum syndical en matière de confort ? Détrompez-vous. Une compagnie vient de franchir un nouveau cap, et les passagers n’en reviennent pas. La possibilité de s’allonger un peu pour mieux dormir ou relaxer… c’est désormais un luxe payant.
WestJet facture désormais l’inclinaison des sièges
La compagnie aérienne canadienne WestJet, bien connue pour ses tarifs attractifs, a surpris tout le monde avec une nouvelle politique. Elle a décidé de réserver l’inclinaison des sièges uniquement à ceux qui paient un supplément pour les classes « extended comfort » ou « premium ».
Les passagers de la classe économique traditionnelle n’y ont donc plus droit. Cette mesure s’inscrit dans une refonte générale des cabines de l’entreprise. Selon WestJet, cela permettrait de maximiser l’espace personnel… mais cela ressemble surtout à un moyen de rentabiliser chaque centimètre carré de l’appareil.
Une goutte de plus dans un océan de frais cachés
Cette décision a immédiatement fait réagir. Sur les réseaux sociaux, les voyageurs expriment leur frustration face à la multiplication des services payants. L’inclinaison du siège est vue par beaucoup comme un besoin vital sur les longs vols. En la rendant payante, la compagnie transforme un élément de confort de base en privilège d’élite.
Mais WestJet n’est pas seule. Le phénomène est global. De nombreuses compagnies, même les plus traditionnelles comme Air France, facturent désormais des options autrefois incluses, comme le choix du siège ou l’accès prioritaire à l’embarquement.
Une stratégie économique bien huilée
Pourquoi ces changements ? La pandémie a sérieusement fragilisé le secteur. Depuis la reprise, les compagnies cherchent à rentabiliser chaque vol, sans augmenter drastiquement les prix des billets. Résultat : elles misent sur les « services à la carte ».
En 2023, ces frais accessoires ont représenté environ 15 % du chiffre d’affaires des compagnies aériennes. Cela inclut les bagages, les repas à bord, les sièges avec plus d’espace… et désormais, l’inclinaison.
L’expérience à bord devient une question de budget
Ce modèle économique pose une question simple : que reste-t-il du service standard ? Avec la naissance d’avions où le confort devient modulable à condition d’ouvrir le porte-monnaie, l’expérience de vol change radicalement.
On pourrait bientôt voir apparaître d’autres options inattendues en surcoût : allumer l’écran ? Appuyer sur le bouton appel ? Recevoir une couverture en vol ? Ces idées paraissent absurdes… mais l’étaient-il moins de faire payer l’inclinaison du siège, il y a encore quelques années ?
Vers une aviation à deux vitesses
Ce nouveau modèle creuse encore plus l’écart entre ceux qui peuvent payer et les autres. Le confort à bord devient une affaire de budget. Un vol « bon marché » cache souvent une multitude de frais si vous souhaitez une expérience à peu près agréable. Et pour ceux qui ne souhaitent ou ne peuvent pas payer plus ? Ils devront se contenter du strict minimum.
Pire encore, certaines compagnies annoncent de moins en moins clairement ces surcoûts lors de la réservation. Le tarif d’appel attire, mais une fois tous les « indispensables » ajoutés, la note grimpe rapidement.
Quel avenir pour les passagers ?
La stratégie est claire, mais les passagers suivront-ils ? C’est toute la question. À court terme, les tarifs de base (souvent très compétitifs) continuent d’attirer les clients. Mais à force d’éroder le confort minimal, les compagnies risquent de frustrer durablement leurs voyageurs.
Certains commencent déjà à préférer payer un peu plus ailleurs pour une expérience plus honnête, avec moins de mauvaises surprises. D’autres redoutent que cette tendance s’étende à l’ensemble du secteur, sans réelle alternative.
Alors, s’agit-il d’un engrenage inévitable de l’aviation moderne, ou allons-nous atteindre une limite psychologique face aux options payantes ? L’avenir nous le dira… mais pour l’instant, incliner son siège à 10 000 mètres d’altitude est devenu un luxe réservé à ceux qui le peuvent.