L’Espagne reste une destination privilégiée pour les vacances… mais certaines îles deviennent de plus en plus difficiles à supporter. Avec des températures proches de 44°C en été, la petite île de Lobos, pourtant adorée pour sa tranquillité et sa nature, pourrait bien devenir invivable pour les touristes. Que se passe-t-il exactement sur cette île canarienne nichée entre Fuerteventura et Lanzarote ? Décryptage.
Lobos : un paradis devenu fournaise
Située au cœur de l’archipel des Canaries, l’île de Lobos est souvent décrite comme un joyau volcanique. Avec seulement 4,5 km² de superficie et zéro voiture, zéro hôtel, elle offre un environnement préservé et naturel. Classée parc naturel depuis 1982, elle attire les voyageurs en quête de calme absolu.
Mais ce calme apparent cache une réalité qui inquiète : avec le réchauffement climatique, les pics de chaleur deviennent de plus en plus extrêmes. Et sur Lobos, sans infrastructure pour s’en protéger, cette chaleur devient difficilement supportable.
Une météo autrefois idéale, désormais extrême
Jusqu’à récemment, l’île de Lobos profitait d’un climat stable, doux et ensoleillé. Les températures oscillaient entre 22°C et 25°C toute l’année, et le soleil brillait environ 300 jours par an. Une vraie promesse de ciel bleu, même en plein hiver.
Mais ces derniers étés, des pointes à 44°C ont été enregistrées. Et même si la brise de l’Atlantique tente de rafraîchir l’ambiance, rester sur l’île devient un défi au cœur de l’après-midi. Sans ombrage, sans climatisation, et souvent sans possibilité de rentrer rapidement à terre, les visiteurs peuvent se retrouver en grande difficulté.
Un tourisme fragile face aux hausses de température
L’accès à l’île est déjà réglementé : seuls certains bateaux partent de Corralejo chaque jour avec un quota de visiteurs limité. Ce système protège l’écosystème mais complique aussi un évacuation rapide en cas de fortes chaleurs.
Les touristes y viennent pour randonner autour de l’île en suivant un sentier de 8 kilomètres, pour grimper au sommet de La Caldera, ou encore pour se baigner sur la plage de La Concha. Mais ces activités en plein soleil, sur un sol volcanique sombre qui absorbe la chaleur, peuvent vite tourner à l’épreuve physique.
Des paysages magnifiques… mais sans abris
Le décor est pourtant sublime : collines noires, anciennes coulées de lave, lagunes turquoise. On croirait parfois marcher sur une autre planète. Le seul endroit avec un peu de vie est le petit hameau de pêcheurs El Puertito.
Mais là encore, pas de climatisation, pas de services de secours, juste une taverne rustique et des cabanes blanches. L’ambiance est charmante, mais peut vite tourner à l’inconfort quand le mercure dépasse les 40°C.
Une île préservée… mais pour combien de temps ?
Lobos est une réserve naturelle intégrale. Tout y est protégé : la flore, les oiseaux migrateurs, la vie marine. Toute forme de tourisme doit rester discrète, respectueuse et contrôlée. Mais ironiquement, ce qui fait la force de l’île — son isolement et son écosystème fragile — menace aujourd’hui sa fréquentation touristique.
Face à cette chaleur croissante, peut-on encore conseiller Lobos comme destination ? Son charme brut reste intact, mais pour combien de temps ? Si les températures continuent d’augmenter à ce rythme, l’île risque de devenir un mini-désert — beau, mais déserté.
Visiter Lobos : ce qu’il faut absolument savoir
- Température moyenne : 22–25°C mais avec des pics l’été jusqu’à 44°C
- Superficie : 4,5 km²
- Accès : uniquement par bateau depuis Corralejo (Fuerteventura)
- Nombre de visiteurs limité : réservation obligatoire
- Randonnée : boucle de 8 km autour de l’île
- Point culminant : volcan La Caldera
- Plage principale : La Concha, à l’eau très calme
- Équipements : pas d’hôtel, pas de voiture, une seule taverne
Conclusion : un trésor menacé par le climat
L’île de Lobos reste une perle rare en Europe. Mais les températures extrêmes posent désormais la question de sa viabilité touristique à long terme. Si vous choisissez de la découvrir, équipez-vous correctement : chapeau, crème solaire, eau en quantité… et surtout, vigilance.
Dans un monde où les canicules deviennent la norme, même les paradis secrets doivent s’adapter. Lobos, elle, n’a d’autre choix que de résister — ou de se refermer aux visiteurs qui ne supportent plus la chaleur écrasante.




