Le Maroc fait parler de lui dans le monde entier. Chaque année, ses ruelles parfumées, ses plages dorées et ses souks animés attirent des millions de visiteurs. Mais si les chiffres donnent le vertige, ils cachent parfois une réalité plus fragile. Et si la belle carte postale du tourisme marocain cachait quelques nuages à l’horizon ?
Un succès impressionnant… sur le papier
8,9 millions de touristes entre janvier et juin 2025. Voilà un chiffre qui fait rêver. Le Maroc bat ses propres records et s’impose, encore une fois, comme la première destination touristique d’Afrique. Devant l’Afrique du Sud, loin devant même.
Ce succès repose en grande partie sur l’amour que portent les Européens, surtout les Français, pour le royaume. Plus de la moitié des visiteurs étrangers viennent de France. Pas étonnant quand on voit la richesse de Marrakech, la magie des dunes du désert ou encore l’ambiance unique de Fès.
Mais derrière ce boom touristique, tout ne brille pas aussi fort qu’il y paraît.
Quand trop de touristes posent problème
Le problème ? La quasi-totalité des voyageurs se concentrent dans les mêmes endroits : Marrakech, Agadir, Fès. Ces villes, aussi belles soient-elles, commencent à suffoquer. Les hôtels débordent, les routes saturent, et les habitants doivent composer avec le bruit, les déchets, et la flambée des prix.
Malheureusement, le reste du pays, ses montagnes paisibles, ses petits villages, ses plages sauvages, en profite à peine. Le tourisme profite donc à une poignée de régions… et à une poignée d’acteurs aussi.
Un modèle économique à double tranchant
Le tourisme représente environ 7,3% du produit intérieur brut marocain. C’est énorme. Mais cet argent va-t-il vraiment à tout le monde ? Dans des villes comme Marrakech, des milliers de travailleurs logent à la périphérie, loin des fastes des riads de luxe. Ils nettoient les piscines, servent les tajines, sans forcément voir les fruits de cette richesse touristique.
Les grands hôtels et les chaînes internationales, eux, profitent largement de ce modèle. Et ça crée un déséquilibre. Une impression que le Maroc brille, mais que tout le monde ne profite pas de la lumière.
Vers une nouvelle façon de voyager ?
Heureusement, quelque chose est en train de bouger. Le gouvernement marocain a compris le risque. Il veut attirer un autre genre de touristes. Ceux qui cherchent la nature, l’authenticité, l’aventure.
Le tourisme vert, l’écotourisme, le tourisme culturel… tout ça est désormais au programme. L’idée ? Développer les zones rurales, soulager les grandes villes, et mieux respecter l’environnement.
Mais on en est encore aux débuts. Les projets sont là, ambitieux, motivants. Sauf qu’ils demandent du temps… et des moyens.
La menace environnementale plane
Le vrai défi, c’est celui de la nature. Le tourisme de masse a un prix : pollution, déchets, pression sur l’eau, bétonisation. Le désert du Sahara, par exemple, devient une destination à la mode. Mais qu’adviendra-t-il si les 4×4 et les campements s’y multiplient sans contrôle ?
Même les initiatives écologiques, comme les hôtels durables ou les réserves naturelles, ne suffisent pas toujours à équilibrer la balance. Il faut repenser le tourisme. Trouver un juste milieu entre croissance et durabilité.
Et après ? À quoi ressemble l’avenir du tourisme marocain ?
Le Maroc a le vent en poupe, c’est sûr. Mais pour que cet élan dure, il doit trouver son chemin vers un tourisme plus respectueux. Moins concentré. Et plus équitable.
Il y a tant à découvrir au-delà des circuits classiques. Tu veux vraiment voir le Maroc ? Essaie les forêts du Rif, les villages berbères de l’Atlas, les plages vides du Sud. Le vrai luxe est peut-être là, dans ce qui reste simple, vivant, sincère.
Alors oui, le Maroc séduit, fascine, attire. Mais il doit maintenant prouver qu’il peut faire du tourisme autrement. Pour que cette belle aventure continue… sans abîmer ce qui la rend unique.