Tu l’as sûrement remarqué : quelque chose a changé cet été. Les plages sont moins bondées, les restos vides en plein mois d’août, et même les villages corses ont un petit air de hors-saison. Alors, que se passe-t-il vraiment ? Et pourquoi les Français boudent-ils la fameuse haute saison estivale ? Spoiler : ce n’est pas qu’une question de budget…
Un été 2025 moins rempli… mais pas forcément raté
Les premiers ressentis des professionnels de la restauration ne sont pas très joyeux. D’après Frank Delvau, président Île-de-France de l’Umih (le principal syndicat de restauration), l’activité a baissé de 15 à 20 % par rapport à 2023. Et 2024 n’avait déjà pas été fameuse à cause des Jeux Olympiques.
Entre la hausse des coûts, la pénurie de main-d’œuvre, et les clients qui trainent moins souvent en terrasse, le secteur souffre. Mais est-ce vraiment le signe que les Français ne partent plus en vacances ? Pas si vite.
Des chiffres flous et des diagnostics un peu hâtifs
Mark Watkins, consultant touristique depuis 30 ans, prend du recul. Selon lui, beaucoup de bilans diffusés par les médias sont approximatifs. Pourquoi ? Parce qu’en Europe, la liberté de circulation rend les touristes difficiles à comptabiliser avec précision – et les données officielles, comme celles de l’Insee, ne sortent que plusieurs mois plus tard.
Donc, attention aux conclusions trop rapides. Dire que les Français ne voyagent plus à cause d’un manque d’argent n’est peut-être qu’une partie de l’histoire…
Les vacances éclatées : la vraie tendance qui change tout
Et si on arrêtait de penser “un mois à la mer en août” ? Ce modèle ancien a pris un sacré coup de vieux. D’après le sociologue Jean Viard, on est de plus en plus nombreux à fractionner nos vacances.
Voici ce qu’on observe depuis quelques années :
- Des séjours plus courts : souvent une semaine, parfois moins
- Des départs étalés sur l’année : printemps et automne reviennent à la mode
- La semaine de 4 jours dans certaines entreprises facilite les coupures plus fréquentes
Les Français ne voyagent pas moins. Ils voyagent autrement ! Et c’est ça qui déstabilise les professionnels habitués aux gros pics de fréquentation en juillet-août.
Le retour en force des « petites » destinations
Adieu plages bondées de la Côte d’Azur, bonjour balades en forêt ou séjours au vert ! Center Parcs et Pierre & Vacances tirent leur épingle du jeu grâce à cette nouvelle tendance.
Regarde ces chiffres :
- Durée moyenne des séjours : passée de 6 à 5,8 nuits
- Taux de remplissage des cottages : 90 %
Et surprise : des régions comme la Picardie, la Loire ou la Normandie figurent désormais en tête des lieux les plus plébiscités. Moins de foule, plus de verdure, moins de canicule… Ça donne à réfléchir, non ?
Le cadre change, mais pas forcément le budget
Contrairement aux idées reçues, le pouvoir d’achat des Français a légèrement augmenté l’an dernier de 2,6 %. On ne parle donc pas forcément d’un recul économique, mais plutôt d’un changement de priorités.
Tu savais par exemple qu’en France, 3,5 millions de familles possèdent une résidence secondaire et que le pays compte carrément 3,7 millions de piscines privées ? Pas étonnant que certains préfèrent rester tranquilles à la maison pendant que d’autres cherchent à éviter la foule et les prix hauts de la haute saison.
Restaurants en crise : une mutation plus profonde ?
Restos vides en plein été ? Ce n’est peut-être pas seulement à cause des vacanciers absents. Depuis trois ans, les Français se tournent davantage vers :
- La restauration rapide
- Les boulangeries/snacks pour les repas sur le pouce
- Les produits de supermarché pour pique-niquer
Fini les repas à rallonge en terrasse ? Pas forcément. Mais il est clair que certains clients n’ont plus envie d’attendre, de s’asseoir, ou de payer cher pour un plat parfois pas fait maison. Un restaurateur l’admet d’ailleurs : « Peut-être devrions-nous nous réinventer. »
Alors, que faut-il comprendre de cet été différent ?
Pas de panique : les Français voyagent toujours. Mais plus intelligemment, plus librement, et surtout à leur rythme. La haute saison, celle où “tout le monde part en même temps”, perd doucement de son intérêt.
Et peut-être que c’est pas plus mal. Moins de bouchons, plus de calme, des tarifs plus doux… C’est comme si on reprenait le pouvoir sur nos vacances. En vrai, ça te tente pas un peu ?
