Imaginez passer plus d’une journée entière dans un avion, sans jamais toucher le sol. Cela paraît fou ? Et pourtant, c’est exactement ce que propose le vol commercial le plus long du monde. Si voyager vous fait rêver, cette expérience est-elle un défi à relever ou un cauchemar aérien à éviter ?
Un vol de 29 heures, vraiment ?
Le titre est accrocheur, mais il faut nuancer. Les 29 heures de vol sans escale font référence à un projet de vol commercial ultra long-courrier, un record en préparation. Ce n’est pas un trajet quotidien accessible à tous, mais un exploit technologique, une vitrine d’endurance pour l’industrie aérienne.
Le pari ? Relier Londres à Sydney sans escale commerciale, sur une distance d’environ 17 000 kilomètres. Ce vol, nommé Project Sunrise, est porté par la compagnie australienne Qantas. L’objectif : proposer un vol commercial de près de 19 000 kilomètres en 20 à 21 heures.
Le véritable détenteur du record actuel
En attendant, celui qui détient officiellement la palme est le vol SQ23 de la compagnie Singapore Airlines, reliant New York (JFK) à Singapour. Un vol de 15 349 kilomètres parcouru en 18 heures et 50 minutes en moyenne.
À bord d’un Airbus A350-900 ULR (version Ultra Long Range), seuls deux types de cabines sont proposés : Business Class et Premium Economy. Le confort est primordial pour supporter une si longue durée en altitude.
Comment le corps réagit-il à un si long vol ?
Rester assis aussi longtemps, c’est loin d’être naturel. Plusieurs effets peuvent se manifester :
- Fatigue extrême due au manque de mouvements
- Déshydratation rapide causée par l’air sec de la cabine
- Décalage horaire amplifié en traversant une dizaine de fuseaux
- Inconfort circulatoire, qui peut favoriser les douleurs ou les jambes lourdes
Les compagnies misent donc sur l’optimisation du confort : meilleures pressurisations, sièges ergonomiques, repas équilibrés et conseils de mouvements réguliers.
Quels avions pour ces vols hors normes ?
Oubliez les vieux Boeing usés. Ces records sont possibles grâce à des appareils de dernière génération :
- Airbus A350-900 ULR : faible consommation, long rayon d’action, confort optimisé
- Boeing 787-9 Dreamliner : utilisé par Qantas sur les vols Perth–Londres
- Et bientôt, les Airbus A350-1000 modifiés pour les besoins du Project Sunrise
Ces avions combinent technologie avancée et autonomie de vol inédite. Ils sont conçus spécifiquement pour les vols de plus de 17 heures sans ravitaillement.
Quels sont les défis à relever ?
Voler plus de 20 heures d’un trait ne se fait pas sans contraintes. Trois grands défis restent à maîtriser :
- Le carburant : il faut embarquer des tonnes de kérosène, sans pour autant alourdir excessivement l’appareil.
- Le moral des passagers : l’ennui, la fatigue ou le stress peuvent s’accumuler. Les divertissements à bord deviennent essentiels.
- La gestion des équipages : sur ces vols, il faut plusieurs équipes de pilotes et de personnel navigant en rotation.
Est-ce que vous oseriez tenter l’aventure ?
Certains y verraient un cauchemar en huis clos. D’autres, une aubaine pour éviter une escale désagréable ou stressante. Un vol ultra long, c’est aussi plus de confort, moins de files d’attente, moins de stress logistique… pour un seul vol bien préparé.
Mais il faut bien se préparer. Pensez à :
- Bien vous hydrater, avant et pendant le vol
- Bouger régulièrement, même dans l’allée
- Choisir votre siège avec soin : côté couloir, pour se lever aisément
- Préparer du divertissement (films, livres, musique, etc.)
- Utiliser un masque de sommeil et des bouchons pour bien vous reposer
Et demain, encore plus loin ?
Avec la technologie, ce qui semble impossible devient la norme. Qantas prévoit de lancer ses vols Londres–Sydney d’ici 2026. Et d’autres lignes extrêmes sont en vue, comme Paris–Auckland ou Los Angeles–Le Cap.
Le ciel n’a plus de limite. Mais avant d’embarquer pour 20 heures de vol sans escale, posez-vous la question : est-ce l’efficacité… ou le confort de l’aventure qui vous attire ?