Choisir entre le TGV et l’avion ne devrait pas être un casse-tête, surtout quand on cherche à voyager rapidement en France. Pourtant, une constatation fait grincer bien des dents : un billet de train peut coûter plus cher qu’un vol en avion. Absurde ? Pas tant que ça, quand on regarde ce qui se cache derrière ces tarifs qui choquent les voyageurs.
Un prix de TGV parfois plus salé que l’avion
Sur plusieurs liaisons majeures, comme Paris-Lyon ou Paris-Marseille, on observe une hausse des prix du TGV à certaines périodes. Il arrive même que les tarifs dépassent ceux pratiqués par les compagnies aériennes, y compris les low-cost.
Par exemple, un billet de TGV dernière minute peut grimper à plus de 120 €, quand un vol pour le même trajet avec une compagnie à bas coût peut tomber à 30 ou 40 €. De quoi en surprendre plus d’un.
La fameuse tarification dynamique de la SNCF
La SNCF utilise un système appelé tarification dynamique. En clair, plus vous attendez pour réserver, plus vous payez. Le prix du billet varie selon :
- La demande globale sur le trajet
- La proximité de la date de départ
- Le taux de remplissage du train
Ce principe est calqué sur celui des compagnies aériennes, sauf que dans le cas du TGV, il semble moins bien accepté quand les prix s’envolent, sans les avantages qu’offrent parfois les avions (bagage cabine, service, etc.).
Des coûts plus lourds pour le train
Le train à grande vitesse coûte cher à faire rouler. La SNCF doit assumer des frais d’entretien du matériel, des infrastructures complexes comme les lignes LGV, et des dépenses énergétiques importantes.
Tous ces coûts sont en partie répercutés sur le prix des billets. Contrairement à l’aérien, le secteur ferroviaire ne bénéficie pas des mêmes allègements :
- Pas de subvention sur l’électricité consommée
- Des investissements lourds dans les gares et les équipements
Le témoignage d’un habitué du rail
Julien Moreau, consultant basé à Paris et voyageant souvent à Lyon, confie : « Si je ne réserve pas au moins trois semaines à l’avance, les prix du TGV explosent. »
Résultat ? « Je prends parfois l’avion à contrecœur, alors que je préfère le confort et la simplicité du train. »
Pourquoi l’avion semble moins cher ?
À première vue, cela peut sembler illogique. Pourtant, les compagnies aériennes profitent de leviers financiers que n’a pas la SNCF :
- Des taxes plus basses sur les aéroports internationaux
- Des avantages sur le kérosène, souvent exonéré de taxes
De plus, elles optimisent leurs coûts grâce à des niveaux de service minimaux et des vols très remplis, notamment sur des axes à forte demande.
Le rôle des compagnies low-cost
Des acteurs comme Ryanair ou easyJet ont complètement bousculé le marché. Ils proposent des billets bon marché, parfois imbattables, surtout si vous réservez tôt. Leur modèle économique repose sur :
- Des frais réduits au maximum
- Des aéroports secondaires moins coûteux
- Des options payantes pour la moindre prestation
La SNCF se retrouve donc prise en étau entre un modèle de transport coûteux et des concurrents ultra compétitifs.
Quand le calendrier fait grimper la note
Les hausses ne concernent pas uniquement les réservations de dernière minute. Certaines périodes sont connues pour leur flambée des prix :
- Vacances scolaires : la demande explose
- Événements spéciaux : festivals, matchs, salons professionnels
Ces pics forcent les voyageurs à chercher des alternatives comme le covoiturage ou les bus longue distance, souvent bien plus accessibles pour les budgets serrés.
Et l’écologie dans tout ça ?
Malgré tout, le train conserve un avantage important : son impact environnemental réduit. Un trajet en TGV émet jusqu’à 90 % de CO2 en moins par rapport à un vol domestique.
Pour qui priorise l’écologie ou cherche à éviter les tracas des aéroports, le train reste une option crédible… à condition de bien s’y prendre à l’avance.
Alors, pourquoi est-ce toujours aussi cher ?
Des coûts élevés à tous les niveaux, une demande mal répartie dans le temps, peu de subventions : la réponse est multifactorielle. Même si la SNCF tente de démocratiser l’accès au TGV avec des offres comme Ouigo, la réalité des prix reste parfois très dure à avaler pour les voyageurs réguliers.
En fin de compte, entre le budget, le confort, le temps et l’écologie, chacun fait son choix. Mais difficile de ne pas être choqué quand un Paris-Marseille coûte plus cher sur rails que dans les airs.